Un grand serviteur de saint Joseph

Né au Québec le 9 août 1845, frêle et souvent malade, Alfred BESSETTE devient orphelin à 12 ans. Ses proches connaissent sa grande piété : ses stations de prière à genoux sont longues, réquentes et intenses : on le trouve les bras en croix, devant un crucifix, à l’église, dans sa chambre ou dans une grange.

Frère AndréAyant peu d’instruction, ne sachant pratiquement pas lire et pouvant à peine signer son nom, il remplit différents métiers manuels au Québec et dans plusieurs états d’Amérique. L’abbé André PROVENÇAL, curé de Saint-Césaire avait remarqué le dévouement et la générosité du jeune homme. Il le présente au Collège Sainte-Croix de Montréal en écrivant au supérieur : « Je vous envoie un Saint dans votre communauté ». Il y entre le 22 novembre 1870 ; quelques jours plus tard, le 8 décembre, le pape Pie IX déclare saint Joseph « patron de l’Église universelle  ». Il reçoit le nom de Frère André. Après bien des hésitations, la communauté lui fait prononcer ses premiers voeux en 1872 : « si ce jeune homme devient incapable de travailler, il saura au moins bien prier » avait conclu le maître des novices.

On lui confie de nombreuses tâches jugées de faible importance : infirmier, barbier, cordonnier, chargé du ménage et du courrier, il doit faire les courses et donner l’aumône aux pauvres.

Homme à tout faire, il est surtout responsable de l’accueil de la maison : « on m’a mis à la porte et j’y suis resté » plaisantait-il. Cette dernière fonction le met en contact avec de nombreuses personnes qu’il écoute et auxquelles il conseille de prier saint Joseph. Il leur remet une médaille de saint Joseph et quelques gouttes de l’huile qui brûle devant sa statue. Très vite, beaucoup se déclarent guéris. D’autres, même parmi sa communauté, le méprisent et le qualifient de charlatan. Lisant dans les coeurs, il invite ses visiteurs à la conversion, non sans une certaine rudesse et multiplie les miracles. Le « petit frère » (il mesure 1,55 m) gravit quotidiennement le Mont Royal priant le chemin de croix et recommandant à saint Joseph, toutes les intentions confiées par ses visiteurs.

Il veut y édifier un oratoire à son saint préféré : c’est chose faite en 1904 avec une première chapelle. Le modeste édifice se révèle vite insuffisant : un projet de basilique voit le jour en 1913 : la crypte pouvant contenir 1 000 personnes est achevée en 1917 et les gros travaux commencent en 1923. L’argent afflue à la faveur de sa réputation de thaumaturge mais le projet est grandiose, à peine plus petit que Saint-Pierre de Rome : fin 1936, l’édifice est prêt à recevoir sa coupole.

Frère André sait qu’il n’en verra pas l’achèvement : il meurt le 6 janvier 1937, à l’âge de 91 ans. Pendant une semaine, malgré le froid et le mauvais temps, un million de personnes défile jour et nuit devant sa dépouille. Déclaré vénérable en 1978, il est béatifié en 1982. En octobre 2009, un miracle est officiellement reconnu et attribué à son intercession. Benoît XVI le canonisera le 17 octobre prochain.

Lorsqu’il partait pour visiter les malades, le Frère André prélevait un peu d’huile végétale d’une lampe votive qui se consumait devant la statue de Saint-Joseph. Il recommandait aux malades de se frictionner avec cette huile en signe de foi. Il insistait toujours sur la prière et la conversion du coeur car, « malheur à ceux qui purifient l’extérieur de la coupe et du plat et qui gardent l’intérieur rempli d’égoïsme et de perversité » (Luc 11, 38).

Pour Frère André, cette pratique n’avait rien d’un rite magique. Il expliquait lui-même sa façon d’agir : “L’huile, la médaille, ça fait mieux penser à saint Joseph, ça excite la confiance en lui”. À l’Oratoire de Montréal, on fait encore brûler de l’huile devant une statue de saint Joseph et les fidèles, dans un geste de foi, utilisent cette huile comme signe de leur confiance en Dieu et en saint Joseph.

Le Saint frère André est fêté le 6 janvier.

ORATOIRE SAINT-JOSEPH 380 Chemin Reine-Marie Montréal, Québec, Canada, H3V 1H6

http://frere-andre.saint-joseph.org/fr/

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