D’un Joseph à l’’autre…

Joseph SARTO (saint Pie X, pape de 1903 à 1914) a permis à l’Eglise de vivre de plein pied dans le XXe siècle, Joseph RATZINGER (Benoît XVI, pape de 2005 à 2013) a fait entrer l’Eglise dans la problématique du XXIe siècle. Ils ont tant de points communs jusqu’à la belle chevelure blanche. Ils ont été critiqués par ceux qui étaient en retard des vrais enjeux ecclésiaux. Benoît XVI s’est laissé guider par son saint patron tout au long de sa vie. Retenons trois caractéristiques communes à ces deux grands serviteurs de l’Invisible.

La foi : elle est totale, englobante, tranquille, presque « naturelle ». Sûre de ses fondations, elle n’effraye personne, elle attire plutôt ! Elle rayonne et se diffuse. Rien ne surprend Joseph de Nazareth, rien n’effraye Joseph Ratzinger. La réalisation des promesses de Dieu peut bien les dépasser, ils y voient l’occasion de plonger davantage dans une adhésion totale à ses desseins. Ils ne subissent pas la volonté de Dieu, ils l’épousent. L’attente de Dieu sur l’homme, son projet, peut surprendre, il ne trompe jamais.

L’humilité : elle commence par leur lieu de naissance, poussière au coeur de grands empires, passés ou présents, et la simplicité de leur milieu familial. L’agilité manuelle ou intellectuelle est reçue comme un don gratuit de Dieu, dont il s’agit de rendre grâce plutôt que comme l’occasion d’une vanité. La vanité, c’est ce qui est vain : inutile de s’en encombrer. La mission confiée par Dieu, inouïe, inattendue, n’est pas la récompense d’une fidélité humaine mais le choix d’un Amour qui sait où il mène les hommes, leur permettant de donner à leurs frères, le meilleur d’eux-mêmes. Nos deux Joseph ont veillé sur le vrai trésor de l’humanité parce que Dieu le leur avait confié, tout simplement. Le mot de « serviteur de Dieu » n’a été à aucun moment usurpé.

Le sens des responsabilités : il est la fine pointe d’une paternité qui ne cherche pas à être originale même si elle revêt un caractère un peu unique. Il est conditionné par une liberté totale par rapport au regard des hommes, à l’esprit du monde.

Il s’achève dans un effacement qui peut surprendre, un silence qui peut gêner. Au recouvrement au Temple, Joseph de Nazareth se retire car il a rempli sa mission publique, visible : c’est désormais au Christ de se manifester. Joseph Ratzinger se retire car il a rempli sa mission de successeur de Pierre : remettre le Christ au coeur de la vie de l’Eglise.

A quelques heures de son départ, son dernier Tweet portait ces simples mots :« Mettez le Christ au centre de vos vies ». Tout est dit.

Père Stéphane PÉLISSIER Sanctuaire Saint-Joseph d’Espaly

Publié dans Saint Joseph.