Histoire

HISTOIRE CHRETIENNE D’ESPALY ST MARCEL, ville du Sanctuaire Saint Joseph

 

Rien n’est pittoresque comme la position du rocher d’Espaly ; rien n’est ravissant comme le coup d’œil dont on jouit de cet observatoire aérien : un panorama immense et des plus beaux qui soit au monde se déroule devant vous : au Nord, s’étale un gracieux et riche coteau surplombant Paradis et Saint Marcel, et couronné lui-même par la belle montagne de la Denise, la Borne qui est comme toute les rivières l’âme et la vie du paysage, baigne les pieds du coteau de l’Ermitage. Au midi les hauteurs de Ronzon ; puis sur le versant de la colline du même nom, entre la route de Saugues et celle de Langeac, courent les trains en partance pour Clermont-Ferrand, Craponne et la Chaise-Dieu. Au couchant, la délicieuse vallée de la Bernarde entre Ceyssac et la montagne de basaltes prismatiques semblables à des tuyaux d’orgues qu’on appelle les orgues d’Espaly. Mais c’est au levant surtout que l’aspect est ravissant. La Borne, après avoir roulé entre ses vergers et des prairies, arrose les murs et les jardins de St Laurent ; puis elle serpente autour du Dyck d’Aiguilhe surmonté de la chapelle de Saint Michel ; un peu plus à l’est, la ville du Puy en Velay, la cité privilégiée de Notre Dame s’étale bâtie en amphithéâtre sur les flancs du Rocher Corneille, couronné en admirables et harmonieuses proportions par la statue colossale de Notre Dame de France ! Tel est le site au milieu duquel se dresse le Rocher d’Espaly auquel un gracieux village sert de ceinture et d’encadrement.

Espaly, Hispalis ou Espailly, comme on disait jadis, en latin Spaletum, a son histoire. Mais personne n’a pu jusqu’ici déchirer le voile qui en cache l’origine. A quelle époque remonte la fondation de cette localité ? Qu’était Espaly autrefois ? Question difficile à résoudre. On dit que dès l’époque préhistorique, les habitants de cette agreste, se retirèrent sur cette roche ou sur ses flancs, y creusant des grottes pour s’abriter. L’on en trouve encore d’entières, ainsi que des vestiges non douteux d’anciennes habitations. Des fouilles pratiquées à la hauteur du nouveau pont d’Espaly ont laissé voir des vestiges gallo romains, les fondations complètes d’une opulente et vaste habitation… Sous la féodalité le rocher d’Espaly se munit de remparts, se hérissa de tours et de donjons crénelés, se couronna de mâchicoulis et devint une puissante forteresse.

Dans les chroniques de l’an mille, Frédol d’Anduze, évêque du Puy attribua à ce couvent le droit paroissial sur Espaly ; et en mille quarante, un autre évêque, Etienne de Mercoeur accorda à ce même couvent les droits de sépultures sur les nobles maisons d’Espaly. Pons et Ovan d’Espaly, d’autres évêques, souscrivirent cette concession. Le cartulaire de Chamalières parle d’une antique famille d’Espaly dont aurait été membre Avalard, évêque d’Anis en l’an neuf cent quinze. Donc, au commencement du dixième siècle, il existait une famille d’Espaly déjà célèbre, et de nobles maisons, ce qui prouve une existence déjà longue et d’une certaine importance. Telles sont les plus anciennes dates connues sur Espaly.