Saint Joseph gardien de la joie du Salut

Représentation du massacre des Innocents

Le pape François envoie une lettre aux évêques du monde entier, en date de la fête des Saints-Innocents, le 28 décembre 2016.

Dans cet appel il nous invite à un autre regard sur la crèche et particulièrement à la suite de Saint Joseph à se faire protecteur des enfants, de l’enfance.

 

…. Contempler la crèche c’est aussi contempler ces pleurs, c’est aussi apprendre à écouter ce qui arrive autour de nous et avoir un cœur sensible et ouvert à la souffrance du prochain, spécialement quand il s’agit d’enfants; et c’est aussi être capables de reconnaître que ce triste chapitre de l’histoire est encore en train de s’écrire aujourd’hui. Contempler la crèche en l’isolant de la vie qui l’environne, ce serait faire de la Nativité une belle fable qui susciterait en nous de bons sentiments mais qui nous priverait de la force créatrice de la Bonne Nouvelle que le Verbe Incarné veut nous donner. Et la tentation existe.

Est-il possible de vivre la joie chrétienne en tournant le dos à ces réalités? Est-il possible de faire advenir la joie chrétienne en ignorant les gémissements du frère, des enfants?

Saint Joseph a été le premier appelé à garder la joie du Salut. Devant les crimes atroces qui étaient en train de se produire, saint Joseph – modèle de l’homme obéissant et fidèle – a été capable d’écouter la voix de Dieu et la mission que le Père lui confiait. Et comme il a su écouter la voix de Dieu et se laisser guider par sa volonté, il est devenu plus sensible à ce qui l’entourait et il a su lire les événements avec réalisme.

Encore aujourd’hui, il nous est demandé la même chose, à nous pasteurs, d’être des hommes capables d’écouter la voix du Père, de ne pas y être sourds, et de pouvoir ainsi être plus sensibles à la réalité qui nous entoure. Aujourd’hui, avec saint Joseph pour modèle, nous sommes invités à ne pas nous laisser voler la joie. Nous sommes invités à la défendre des Hérode de notre époque. Et, comme saint Joseph, nous avons besoin de courage pour accepter cette réalité, pour nous lever et la prendre dans nos mains (cf. Mt 2, 20). Le courage de la protéger des nouveaux Hérode de notre époque qui détruisent l’innocence de nos enfants. Une innocence brisée sous le poids du travail clandestin et de l’esclavage, sous le poids de la prostitution et de l’exploitation. Une innocence détruite par les guerres et par l’émigration forcée, avec la perte de tout ce que cela comporte. Des milliers de nos enfants sont tombés entre les mains de bandits, de mafias, de marchands de mort qui ne font que détruire et exploiter leurs besoins. …

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