Le 1er mai, comme le 19 mars, l’Église célèbre la fête de saint Joseph. Le père nourricier de l’Enfant-Jésus a toujours été très honoré par les chrétiens.
Il était particulièrement invoqué pour la bonne mort.
Les prêtres ainsi que les religieux lui recommandent leur chasteté.
En des temps difficiles de la vie de l’Église, le 8 décembre 1870, le Bienheureux Pie IX (Pape de 1846 à 1878) a déclaré saint Joseph, patron de l’Église Catholique.
Que nous disait le Pape Jean-Paul II, dans l’encyclique qu’il consacra à saint Joseph, Redemptoris Custos (15 août 1989) ?
« Ce patronage doit être invoqué, et il est toujours nécessaire à l’Église, non seulement pour la défendre contre les dangers sans cesse renaissants mais aussi et surtout pour la soutenir dans ses efforts redoublés d’évangélisation du monde et de nouvelle évangélisation des pays et des nations où la religion et la vie chrétienne étaient autrefois on ne peut plus florissantes et qui sont désormais mis à dure épreuve. »
En plus de la protection efficace de Joseph, l’Église a confiance en son exemple insigne, exemple qui ne concerne pas tel état de vie particulier mais est proposé à toute la communauté chrétienne.
À la suite de Joseph, l’attitude fondamentale de toute l’Église doit être celle de l’écoute religieuse de la Parole de Dieu, c’est-à-dire de la disponibilité absolue à servir fidèlement la volonté de salut de Dieu révélée en Jésus. Nous trouvons le modèle de l’obéissance incarnée, après Marie, précisément en Joseph, celui qui se distingue par l’exécution fidèle des commandements de Dieu.
Les premières lectures du Carême – souvent méditées autour du 19 mars – nous invitent à une attitude qui fut fondamentalement celle de Joseph :
« Quand tu pries, retire-toi au fond de la maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret, ton Père voit ce que tu fais dans le secret. »(Matthieu 6,6).
Dans l’Évangile, ce n’est pas Joseph qui est mis en vedette ! Les apôtres, comme Pierre, parlent et agissent parfois à temps et à contretemps, ce qui leur vaut de vifs reproches de la part du Christ.
Chez Joseph, rien de tout cela. Il vit caché dans l’ombre de Marie. Il n’est pourtant pas absent, il est silencieux.
L’époux chaste de Marie est d’abord un croyant. Comme Abraham, Joseph est confronté à un mystère qui le dépasse infiniment. En vrai fils d’Abraham, il subit une épreuve dans sa foi. Il a cru comme Abraham a cru, espérant contre toute espérance. Il est un homme droit parce qu’il vit totalement de la foi, c’est un saint parce que sa foi est vraiment héroïque. Saint Joseph est grand par sa foi, non pas parce qu’il prononce des paroles qui lui sont propres mais surtout parce qu’il écoute la voix de Dieu. Il écoute en silence, son coeur est toujours prêt, avec persévérance, à accueillir la Vérité que contient la Parole du Dieu vivant.
Au début de l’Évangile, la foi de Joseph rencontre la foi de Marie, proclamée « bienheureuse parce qu’elle a cru » par sa cousine Élisabeth. Certes, Joseph n’a pas répondu à l’annonce d’un ange comme Marie, mais lui aussi peut être proclamé « bienheureux » car d’une certaine manière il a lui aussi prononcé son Fiat en répondant affirmativement à la Parole de Dieu. Il a fait ce que l’ange lui avait prescrit en prenant chez lui, Marie son épouse.
En accueillant Marie, en lui ouvrant sa porte, c’est le Fils de Dieu conçu en son sein qu’il accueille pour demeurer chez lui. Il fait tout cela par pure obéissance de la foi.
On peut dire que ce que fit Joseph l’unit de manière particulière à la foi de Marie : il accepta comme une vérité venant de Dieu ce que Marie avait déjà accepté lors de l’Annonciation. Il est le premier à participer à la foi de la Mère de Dieu et ainsi il soutient son épouse dans la foi en l’Annonciation divine. Il est aussi celui qui est placé le premier par Dieu sur le chemin du « pèlerinage de la foi » sur lequel Marie, surtout à partir du Calvaire et de la Pentecôte, sera la première d’une manière parfaite. Comme Marie, il devient d’une manière singulière le dépositaire du mystère « tenu caché depuis les siècles en Dieu » (Ephésiens 3,9).
Songeons simplement avec tendresse à cet homme juste qui a pris de nombreuses fois l’Enfant-Dieu dans ses bras, a joué avec lui, l’a élevé, l’a nourri de son travail, lui a appris un métier avec un savoirfaire, tout ce qu’un père transmet à son fils. Il a peut-être par sa foi, son silence et son obéissance, quelque chose à nous transmettre, à la manière d’un père et devenir -pourquoi pas – le guide de notre vie chrétienne.