« Préparez » ! – 2ème dimanche de l’Avent

Dimanche dernier, 1er de l’Avent  nous avons accueilli l’invitation du Christ : « Veillez » !

Ce dimanche, 2ème du temps de l’Avent, nous accueillons celle de Jean-Baptiste : « Préparez » !

Dimanche dernier, l’évangile se situait au terme de la vie publique du Christ ;

Aujourd’hui, ce passage nous situe au début de l’évangile selon Saint-Marc :

Nous venons de l’entendre : « Commencement de la Bonne Nouvelle ». Ainsi donc, le premier mot de l’évangile est le même que celui de toute la Bible au début de la Genèse : « Au commencement, Yahvé-Dieu créa le ciel et la terre » ; ce n’est pas un hasard. Saint-Jean a aussi utilisé le même mot au début de son Prologue : « Au commencement était le Verbe ». Quant à Saint-Matthieu et Saint-Luc, ils évoquent aussi cette même réalité : « Voici qu’elle fut l’origine de Jésus ». Autrement dit, les 4 évangélistes suggèrent clairement qu’avec l’évènement du Christ, nous prenons un nouveau départ. Autrement dit encore, pour nous aujourd’hui, ce temps de l’Avent est clairement une invitation à prendre un nouveau départ. Nous pouvons l’exprimer sous forme d’une prière que je vous invite à redire après moi :

« Seigneur, redonne-moi sans cesse l’esprit du recommencement ;

Seigneur, ravive en nous l’espérance »

 

Comme dimanche dernier, une image, un rappel, une invitation :

– une image : lorsqu’un couple est dans l’attente d’un heureux évènement, comme l’on dit parfois encore, c’est-à-dire une naissance annoncée, il est tout entier donné à la préparation de l’accueil du fruit de leur amour : préparation de la chambre, préparation des faireparts, préparation du baptême, préparation intérieure, dans leur cœur et entre eux dans leur échange surtout lorsqu’il s’agit du premier enfant qui va venir bousculer leur petite vie tranquille d’amoureux. Ayant la grâce d’être le fils aînés de 7 enfants, je me souviens très bien de la naissance des trois derniers et de ma participation à leur accueil. De la qualité de la préparation dépend la joie de l’accueil du petit qui naît, reconnu alors comme « don de Dieu et Lumière d’espérance. En leur temps, à Bethléem, Marie et Joseph ont vécu cette même réalité de l’attente, de la préparation. Ils méditaient et scrutaient les Ecritures dans l’attente du Messie car il venait s’inscrire dans l’histoire de son peuple : il était attendu, annoncé, préparé !

 

– un rappel : Jean-Baptiste ne ménageait pas  son auditoire dans le désert de Judée ou sur les bords du Jourdain : « Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez sa route ». Les actuels travaux du contournement est de l’agglomération du Puy par Brives – Charensac de son colossaux. La DDE prend les moyens pour vous faciliter la vie !  Que de terrassements sont nécessaires et plus encore dans notre cœur, dans notre vie. Jean-Baptiste proclame un baptême de conversion ; c’est comme s’il nous disait : « changez totalement de conduite, retournez-vous ; au lieu de marcher à l’aveuglette, dans l’ombre du péché et du mal, retournez-vous : préparez-vous à marcher à la lumière du Seigneur et Sauveur, car Il vient : il arrive ; préparez- vous ! »

 

– une invitation : à l’approche de Noël comme de toutes les grandes fêtes religieuses, les baptisés sont appelés à renouveler en eux la fraîcheur des sources vives dans laquelle ils ont été plongés au jour de leur baptême. Oui, l’Eglise nous invite à vivre ce temps de conversion, ce temps d’ouverture du cœur et de tout l’être à Celui qui vient, en célébrant le sacrement de Pénitence et de Réconciliation pour le pardon de nos péchés. Dès maintenant, nous pouvons nous y préparer en faisant un bon examen de conscience ce soir et dans les jours qui viennent pour laisser Dieu nous purifier, nous libérer, nous rafraichir, nous remettre en route, impulser lui-même un nouveau départ. Oui, comme nous le confessons souvent trop vite au début de chaque eucharistie : « reconnaissons que nous sommes pécheurs ». Le pécheur n’est pas d’abord celui qui commet des péchés, il est celui qui reconnaît son identité de pécheur et que sans le Seigneur il ne peut rien. Ainsi, la conversion apparaît comme le jugement sur soi-même dans le regard du Sauveur et la décision d’un nouveau départ. Autrement dit encore, Jésus viens à notre rencontre pour que nous lui donnions, que nous lui offrions même ce qu’Il n’avait pas : notre péché, germe de notre mortalité, afin qu’Il puisse nous donner ce que nous n’avions pas : sa Vie, son Amour et le germe de l’immortalité ; redisons ensemble :

 

« Seigneur aide-moi à me reconnaître pécheur ;

Seigneur, ouvre mes yeux »

 

En conclusion, frères et sœurs, à l’invitation de Jean-Baptiste, mettez                   autant d’ardeur, et plus encore, à préparer votre cœur par la conversion intérieure qu’à préparer votre maison, votre table, vos cadeaux pour la fête de Noël. Peut-être pourra-t-on dire de vous : « voilà un homme intérieur » et pas seulement un « homme d’intérieur ».

 

Voici donc qu’à l’invitation du Christ, dimanche dernier : « veillez », succède aujourd’hui celle de Jean-Baptiste : « Préparez » . Bon Avent.

Amen !

Publié dans Homélies.